Dans le canton de Lanvollon, la mutuelle bovine projette d'acquérir une baignoire bovine, Une méthode douce qui permet de relever les vaches couchées, les massages de l'eau favorisant la circulation et le métabolisme de la vache.

« Une vache peut être retapée en 24 heures, Contre 5 à 6 jours lorsqu'elle reste couchée dans le champ ». Bruno Le Floch, producteur de lait a Pommerit Le Vicomte, est séduit par le procédé. « Quel gâchis quand on n'a pas les moyens de relever une vache, alors que ce lui-ci pourrait être sauvée ». Et les causes de cette chute peuvent être nombreuses : fièvre de lait, glissade, suites d'un vêlage difficile Affaiblie, la vache n'arrive plus a se remettre sur ses pattes et est contrainte de rester couchée une position que les bovins ne sup portent pas longtemps. Les agriculteurs non plus n’aiment pas voir leur bête couchée ainsi et cela « pèse moralement», sur-tout quand on sait que cela peut mal se terminer.

« Pas traumatisant pour l'animal»

Originaire d'Australie, le principe a été mis au point par un éleveur danois,, Le procédé est simple il s'agit d'aider la vache a se relever en l'immergeant dans l'eau. Sur place, la vache est mise sur un tapis puis est placée à l'intérieur de la cuve dotée d'une porte à l'avant et à l'arrière. Cette piscine, d'une dimension de 3 mètres sur l, 5 mètres environ, sera progressive-ment mise en eau. 3 000 litres d'eau extraits d'une citerne sont portés à une température de 30 de-grés par un réchauffeur a gaz « Dés le remplissage, la vache se met d'elle-même sur ses quatre pattes ». La loi d'Archimède. Le bain dure de 8 a 10 heures, la tête de la vache restant hors de l'eau, ce qui lui offre la possibilité de s'alimenter. Dès que la vache se remet a ruminer, signe d'une bonne santé retrouvée, l'eau peut être vidangée
Progressivement. L'animal peut ensuite rejoindre le troupeau.

«Zone d'action limitée »

Une contrainte au procédé : la nécessaire rapidité d’intervention. <~ Dans le département des Cotes d 'Armor, des éleveurs ont fait appel à Dominique Bernier, pédicure bovin d il/e et Vilaine qui possède une telle piscine, mais il était déjà trop tard ». C'est pourquoi il est important que la zone
d'action soit limitée, tout en ayant un potentiel suffisant. « Dominique Bernier estime que ce système doit être réfléchi en coopérative
ou en Cuma, 1 'idéal étant d'avoir un troupeau de 2 000 vaches ». La mu-
tuelle bovine du canton de Lanvollon, association loi 1901, s'intéresse à l'acquisition d'une baignoire bovine, représentant un investissement de 120 â 130 000 francs. 40 élevages adhèrent à cette mutuelle, Soit 1600 bovins assurés (vaches et génisses), dont les cotisations couvrent un fond de garantie. « Actuellement, 60 animaux sont perdus par an. Cela pourrait réduire les pertes de la mutuelle, tout en apportant une solution à l'éleveur».

Bruno Le Floch : «Quel gâchis quand on n'a pas les moyens de relever une vache, alors que celle-ci pourrait être sauvée »,

Tiphaine Aubry / Solidarité Paysanne 22 numéro 13 1 -avril 2002

Contact :
Dominique Bernier- 02.99.98.87.51

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